Le CIR vise à inciter les entreprises à innover et à augmenter leur capacité de R&D en réduisant leur imposition et leur octroyant des crédits au vu de leur activité et investissement dans ce domaine.
Avec 12949 entreprises déclarant, en 2008, un montant cumulé de 4 154 560 €, le CIR est le principal dispositif de soutien à la R&D et l’Innovation en France et les adhérents de l’AFDEL doivent en bénéficier.
En effet, au regard de l’enquête réalisée par l’AFDEL mi 2009, même si l’association s’est beaucoup développé, avec un effectif d’environ 20 personnes et un CA moyen de 1 M€, il est au cœur de la cible de ce dispositif, alors que 45% des interrogés déclaraient à l’époque ne pas y opter.
En effet, les entreprises de – de 20 salariés représentent 40% des entreprises déclarant du CIR (77,7% pour celles de – de 250 salariés) et même quasi 70% des nouveaux déclarants au CIR en 2008. Par ailleurs, les activités de conseil et service en informatique représentent 8,5% du montant global de CIR déclaré en 2008 et sont le 3ème secteur le plus important après les secteurs fourre tout que sont activités des sociétés de holding (33%) et autres services (15,8%), qui peuvent aussi inclurent des acteurs du logiciels.
Le CIR concerne toutes les entreprises industrielles, commerciales ou agricoles soumises à l’Impôt en France, qu’elles en paient ou pas, quelle que soit leur taille, leur statut juridique (y compris profession libérale), ou leur origine (y compris une succursale d’une entreprise étrangère). Pour les groupes de sociétés, la société mère déclarant l’impôt opte au CIR pour le compte des filiales.
Les projets et dépenses éligibles doivent être réalisés sur l’Espace Economique Européen, excepté le Lichtenstein (29 pays), les dépenses de veille et de défense de brevets n’ayant pas ces limites.
Sont éligibles les projets R&D, reconnus comme tels après analyse individuelle et objective de la correspondance avec les critères d’éligibilité officiels et en ne retenant que les activités inclues dans le périmètre édicté par l’administration. Le périmètre d’éligibilité inclut :
A partir du stade où les principaux objectifs techniques sont atteints, les activités de validation, finition, industrialisation ou préparation de la production en série ne sont plus éligibles.
Les projets techniques, éventuellement regroupés ou pris sur la durée pour renforcer leur éligibilité, doivent répondre, aux critères suivants :
L’origine (interne, client, norme, …), la nature (produit, process, création, amélioration substantielle, …), le financement (crédits propres, R&D vendue, subvention…) ou le service pilote (R&D technique, Bureau d’Etudes, …) d’un projet ne sont pas des critères rédhibitoires.
Il existe certaines spécificités quant à l’éligibilité dans le monde logiciel. L’Administration spécifie qu’un projet d’édition de logiciel doit être constitué d’une phase de conception (étude préalable, analyse fonctionnelle, analyse organique), de production (codage, programmation, développement, test, essai) et d’une phase de mise à disposition (formation, documentation, suivi, …).
La correspondance par rapport aux critères doit être majoritairement portée par l’étape de conception, soit l’algorithme, l’architecture, les caractéristiques, les fonctionnalités et les performances du logiciel qui doivent dépasser notablement et, si possible de façon mesurable, l’Etat de l’Art, comporter des aléas et incertitudes techniques et apporter à l’entreprise un progrès des connaissances.
A partir du moment où le fond, le cœur même du logiciel est éligible, alors les étapes de conception, mais aussi de production (qui correspond indirectement au développement expérimental) sont éligibles, celle de mise à disposition ne l’étant jamais.
Le portage d’un logiciel dans un nouveau langage ou un nouvel environnement technique n’est clairement pas éligible. C’est également le cas pour de l’optimisation de code, du débugage ou, dans la plupart des cas, l’interfaçage.
Une fois calculé, le CIR doit impérativement être déclaré avec le formulaire CERFA 2069A lors du dépôt du relevé de solde d’Impôt sur les Sociétés (15/04 pour les entreprises clôturant au 31/12 et, pour toute entreprise, 3 mois et ½ après la clôture de son exercice fiscal) et peut être corrigé ensuite par réclamation jusqu’au 31/12 de la 2 année suivant celle de déclaration.
Le CIR est en priorité imputé sur l’IS. S’il ne peut l’être en raison d’un déficit, dans le cadre de la réforme de la Loi de Finances 2011, mais s’appliquant dès le CIR au titre des dépenses engagées en 2010, le remboursement immédiat, mais plus anticipé dès janvier, des créances de CIR a été pérennisé pour certaines catégories d’entreprises (ayant une activité nouvelle (voir fiche JEI), moins de 5 ans et sous conditions de détention de capital ; en difficulté financière ; JEI ; PME au sens communautaire). Pour les autres, le CIR est remboursé après 3 ans s’il n’est pas imputé sur les IS suivants ou mobilisable auprès d’Oséo ou divers organismes bancaires.
Depuis 2008, le CIR est égal à 30%, jusqu’à 100 M€, des dépenses de R&D des opérations éligibles. Au-delà, il est de à 5%.
Dans le cadre de la réforme de la Loi de Finances 2011, mais ne s’appliquant qu’à partir du CIR au titre des dépenses engagées en 2011, ce taux est de 40% la 1ère année, puis de 35% la 2, avant de revenir à 30%, pour les entreprises n’ayant jamais opté ou pas depuis moins de 5 ans, à condition :
Sont notamment éligibles les dépenses relatives aux ressources techniques utilisées en R&D :
Les dépenses sont valorisées pour leur emploi direct en R&D, intégralement ou au pro rata, calculé de façon précise (on recommande une édition papier d’un suivi issu d’un logiciel de suivi analytique des temps ou d’un suivi sous tableur, la réalisation de fiche de temps, …), sur la base financière liée à leur intervention en R&D (salaire brut chargé des cotisations patronales obligatoires hors taxes assises sur les salaires et intéressement ou participation, DAA fiscalement déductibles, facture HT, …).
Par ailleurs, les montants de subventions et avances remboursables perçus pour des projets de R&D et au regard de dépenses éligibles valorisées dans le calcul du CIR, doivent être déduits, les avances étant réintroduites plus tard en cas de remboursement.
L’option au CIR, dispositif déclaratif, nécessite la constitution d’un dossier justificatif technique (synthèses des projets retenus comme éligibles) et financiers (tableaux de calcul et pièces administratives et financières). Dans le cadre de la réforme de la Loi de Finances 2011, mais s’appliquant dès le CIR au titre des dépenses engagées en 2010, les entreprises de moins de 2 ans et celles engageant plus de 100 millions d’euros de dépenses de R&D doivent joindre le dossier justificatif de leur CIR à leur déclaration.
Dans le cadre de la réforme de la Loi de Finances 2011, cette modification ne s’appliquant qu’à compter du CIR au titre des dépenses engagées en 2011, une dernière disposition a trait à la déductibilité de la rémunération des prestations de conseil se rapportant au CIR de l’assiette des dépenses de R&D éligibles (dès le 1er euro en cas de modèle au succès ou à partir du montant le plus élevé des 2 entre soit 15 000 € ou soit 5% des dépenses de R&D, pour tout autre modèle de rémunération). Soucieuse de permettre à ses clients de tirer le meilleur parti de cette nouvelle législation, PNO a mené une réflexion interne pour leur proposer un modèle de rémunération adapté et applicable dès le CIR au titre des dépenses de R&D engagées en 2011, qui sera déclaré en 2012.
Une instruction administrative est attendue courant 2011 pour préciser l’ensemble des modalités d’application de la réforme de cette Loi de Finances 2011.